Dans la série , » tout fout le camp » , je vais vous parler du papier Fabriano et plus particulièrement du papier aquarelle dénommé « Artistico » ; j’utilisais l’Artistico en grain fin principalement.
Si j’en parle au passé, c’est que Fabriano en ce début de XXI siècle, a décidé de changer la recette de ce papier qui pourtant faisait sa renommée et c’est donc pour cela que je ne l’utiliserai plus.
J’ai travaillé sur ce support depuis 25 ans, ce magnifique papier haut de gamme d’un des plus anciens fabricants d’ Europe n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été. Le grain a changé, il est devenu quelconque, sans charme, l’encollage a changé, la « main » n’est plus la même, tout ce qui faisait de ce papier une merveille unique à disparu. J’ai été longtemps un ambassadeur amoureux de ce papier dont je vantais les qualités indiscutables à qui voulait bien m’écouter et bien maintenant, j’écris à qui veut bien me lire : ami aquarelliste, n’achète plus de papier Fabriano !
Les raisons de ce changement sont obscures et pour le moins incompréhensibles de mon point de vue. Je suis très mauvais en business mais il me semble que lorsqu’on a la chance d’avoir une réputation et un savoir faire dans le domaine des papiers d’art comme Fabriano et que la seule richesse est là, on ne la brade pas sur je ne sais quel autel (…. en fait, je connais parfaitement les raisons : la maison Fabriano à été acheté en 2002 par un grand groupe papetier, la suite n’est pas compliquée à comprendre : rendements, productivité, pour baisser les prix : on baisse la qualité , on restructure parce que les actionnaires veulent des dividendes etc… et on finit par vendre cher la M… que l’on a produite le moins cher possible… excusez-moi, je m’emporte… et je caricature, mais ça ressemble vraiment à ça !)
Enfin, il me reste un paquet de 25 feuilles de bon vieux » artistico » plus quelques unes de la qualité » Esportazione « , qui datent du bon vieux temps et que je garde pour les jours de chagrin !
Un petite photo pour illustrer l’évolution du grain de ce papier, ou l’on vois que le grain avait déjà évolué vers la fin du xx ème siècle.